Carmen (2017)




On connaît tous Carmen grâce au célèbre opéra de Georges Bizet et le fameux « Si tu ne m’aimes pas je t’aime, et si je t’aime prends garde à toi ». Moi la première, je n’avais jamais lu l’histoire originale et je ne l’aurais sans doute jamais fait sans cette magnifique version illustrée de Benjamin Lacombe. 🕷 


Parlons d’abord de l’objet livre qui est en soi une pure merveille. La couverture toilée met en avant Carmen dont les cheveux brodés en relief prennent la forme d’une toile d’araignée. C’est un objet d’une beauté extraordinaire qui nous évoque habilement la texture des robes de gitanes et celle des toiles d’araignées 🕸💃🏻 

 L’histoire ensuite. Il s’agit d’une nouvelle donc la lecture est assez rapide. J’ai à la fois adoré et détesté le personnage de Carmen, femme fatale déterminée, forte mais manipulatrice. L’histoire m’a paru aux premiers abords un peu simple et prévisible, avec Don José qui suit aveuglément Carmen. Mais les dessins de Benjamin Lacombe mettent en valeur toute la profondeur et la signification du récit. ✍️ 


Tout au long de l’histoire, Carmen est représentée par Benjamin comme une araignée, qui va petit à petit tisser sa toile dans le cœur des hommes qu’elle croise. Ces hommes qui s’accrochent à tout prix à cette toile quitte à ne plus pouvoir s’en échapper. 🕸 


Les dessins sont à la fois sombres et plein de contrastes. Les jeux d’ombre omniprésents soulignent la plongée dans les abîmes du narrateur, tandis que les couleurs chaudes m’ont plongée dans l’ambiance de l’Espagne. On est dans le fantastique, presque dans l’horreur (certaines illustrations terrifiantes, les pages noires du livre ), et cela ne fait que renforcer le côté tragique de l’histoire initiale. 💔 


J'ai trouvé les idées développées dans le texte à la fois modernes et désuètes. Modernes grâce à Carmen, femme forte et indépendante, figure féministe que j'ai adorée. Désuètes puisque par exemple, à la fin de l’histoire de Carmen, Merimée réalise une sorte de compte-rendu ethnologique sur les gitans. C’est assez choquant pour nous lecteurs du 21eme siècle, Merimee considérant clairement les gitans comme une race à part qu’il étudie d’un point de vue scientifique. Benjamin a travaillé habilement sur cette partie pour souligner que les temps changent (heureusement). Une de ses images nous montre ainsi qu’à l’époque de Merimée, on utilisait la forme des crânes pour comparer les individus et les ethnies. 💀 


Les informations sur le livre

Carmen de Prosper Mérimée illustré par Benjamin Lacombe
Éditions Soleil, collection Métamorphose
Album 19 x 28 cm
Parution 13 décembre 2017
176 pages
32 euros

Un peu de cinéma...

Vidéo promotionnelle de Carmen

Lecture-spectacle de danse de Carmen organisé avec Rafael Amargo

Interview TV5 Monde ->  LIEN



A consommer sans modération

La presse (extraits)

Les petites anecdotes

En novembre-décembre 2017, Benjamin a réalisé une grande tournée de promotion en Espagne pour promouvoir Carmen.  Dans le cadre de cette promotion, a eu lieu le 29 novembre 2017 au Teatro de La Abadía à Madrid un spectacle autour de Carmen. Les personnes présentes ont pu assister à un spectacle de danse mis en scène par le chorégraphe Rafael Amargo tandis que Benjamin lisait Carmen. La vidéo est à retrouver dans la section "Projections particulières" de cet article, et les photos ci-dessous.  

Pour finir, rien que pour vos yeux...

Madrid Tour 2017












Les goodies

Ensemble des produits vendus exclusivement sur le site de la maison d'édition espagnol Edelvives

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