Blanche Neige (2010)




Benjamin Lacombe s’attaque ici à un classique du conte pour enfants, Blanche Neige. Si cette histoire est bien connue grâce à la version proposée par Walt Disney, l’œuvre originelle des frères Grimm qui est présentée ici l’est souvent bien moins.

Les écrits des frères Grimm sont beaucoup plus sombres que la version faite par Disney dans leur premier long métrage en 1938. Grâce à ses dessins, Benjamin rend compte de cette atmosphère obscure et romantique qui imprègne les histoires des frères Grimm. 


Il est tout d’abord à noter que dans le conte, Blanche Neige n’a que sept ans alors que le dessin animé présentait une jeune fille de 17 ans. Les dessins de Benjamin nous montre bien une enfant, et non pas une adolescente comme on peut le voir dans le dessin animé. Les studios de Walt Disney ont sans doute fait ce choix afin que l’histoire soit davantage cohérente. Ils seraient sans doute moins « choquant » qu’une jeune fille de 17 ans soit réveillée de son sommeil par le baiser d’un prince. D’ailleurs, pour ceux qui n’ont jamais lu le véritable conte, ils seront surpris d’apprendre que l’histoire n’est en réalité pas si romantique puisque Blanche Neige se réveille après que le prince ait convaincu les nains d’emporter avec lui le cercueil de la belle. Les serviteurs du prince trébuchent lors du transport du cercueil et sous le choc Blanche Neige recrache la pomme et se réveille. Autres différences par rapport à la version animée, la pomme empoisonnée n’est pas le seul piège tendu à Blanche Neige par la reine…


Si je vous conseille aujourd’hui d’acheter ce livre, c’est non seulement pour découvrir la vraie histoire des frères Grimm, mais c’est aussi parce qu’il s’agit là d’une pièce magnifique. La couverture à elle seule est splendide. En jouant avec les ombres on identifie rapidement les petites gravures qui ornent la pomme. Puis, on tourne la couverture, et l’on découvre une seconde de couverture sublime, tout droit sortie d’un livre ancien. Le papier granuleux ne fait que renforcer cette impression de beauté. 


Benjamin joue au gré de ses illustrations avec les symboles dont regorge l’histoire. La belle mère de Blanche Neige, et reine, est représentée sous la forme d’un paon, voulant enfermer pour toujours Blanche Neige qui concurrence sa beauté. Le paon, animal qui use de sa beauté pour attirer ses femelles. Benjamin nous dévoile ici une belle mère toute puissante. Rappelons d’ailleurs qu’au Moyen-Age, le paon était symbole d’immortalité puisque sa chair était imputrescible…




Autre image très belle et très forte, celle où la sorcière lasse le corsage de Blanche Neige… si fort que la jeune fille s’évanouit. Mais dans cette illustration, le corsage est remplacé par une cage dans laquelle se trouve un corbeau. Les corbeaux, charognards, symboles de mort, ponctuent dès la première illustration l’histoire et sont illustrés à chaque apparition de la reine malveillante. Par contraste, lorsque nous découvrons Blanche Neige pour la première fois, celle-ci est encadrée de colombes, pures et innocentes. Pourtant, il est intéressant de s’interroger sur le choix de Benjamin dans cette illustration. Pourquoi la cage qui renferme le corbeau est t-elle dans le corps de Blanche Neige ? Il me semble que cette image à pour objectif de nous faire comprendre que Blanche Neige possède également une part d’ombre en elle et qu’au final, elle a au moins un point commun avec sa belle mère :la coquetterie et le désir de rester belle. En effet, alors que les nains lui conseillent à maintes reprises de ne jamais ouvrir à personne, Blanche Neige accepte avant l’ultime pomme, deux présents de la sorcière: un lacet pour son corsage et un peigne pour ses longs cheveux… Une part sombre de Blanche Neige qui contraste avec son innocence. 


Au gré de l’histoire, trois couleurs se retrouvent aussi bien dans le texte que dans les illustrations de Benjamin : le rouge, le blanc et le noir. Le conte commence sous la neige, alors que la mère de Blanche Neige contemple les flocons. Puis, la déchirure survient, le sang rouge vif sur la neige blanche. De cette vision, nait le désir de l’enfant idéal. Blanc comme neige, rouge comme sang et noir comme l’ébène. Trois gouttes de sang sur la neige… Le blanc, symbole de pureté et d’innocence sexuelle, et le rouge, symbole de désir sexuel. 


Ainsi, le conte des frères Grimm symboliserait le parcours de Blanche Neige jusqu’à se vie de femme, les différents pièges proposés par le reine étant en fait les tentations sexuelles. Et la fin de ce parcours est marquée par une tentation finale, la pomme proposée par la reine. Dans le conte, la pomme possède en réalité deux faces, une blanche et une rouge, comme un retour à la situation initiale. Mais ici, c’est bien la face rouge qui est empoisonnée…


Benjamin a su superbement jouer avec ces trois couleurs, le blanc, le rouge et le noir dominant sans équivoque ses illustrations. On découvre même de magnifiques dessins en noir et blanc qui viennent briser le rythme du conte et ajoutent un peu plus de fantastique à l’histoire.


Vous comprendrez donc aisément qu’en réalité, Blanche Neige n’est pas uniquement réservé aux enfants. En témoigne le sort réservé à la méchante sorcière à la fin du conte… Il s’agit en somme d’un superbe livre qui regorge de symboles et de poésie. Une chose est sûr, ne résistez pas à la tentation de vous le procurer…



Les informations sur le livre

Blanche Neige
Milan Jeunesse
Jacob Grimm, Wilhelm Grimm, Suzanne Kabok (traductrice)
Album Broché- 26,5 x 32 x 1 cm
Parution 28.10.2010
ISBN : 978-2-7459-4221-0
40 pages
Prix approximatif 16 euros

Se procurer le livre
http://livre.fnac.com/a2882210/Jacob-Grimm-Blanche-Neige



A consommer sans modération...

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Les petites anecdotes

Il y a quelques mois, Benjamin a fait remarquer sur son Facebook certaines similitudes entre son livre et le film Blanche Neige et le Chasseur de Rupert Sanders sorti en 2012. On peut notamment noter la ressemblance de la reine créée par Benjamin et celle interprétée deux ans plus tard par Charlize Theron. Dans le film, la robe de la reine et les corbeaux qui l'entourent semblent assez inspirés du travail de Benjamin. Coïncidences? De même, comme dans le livre de Benjamin, Blanche Neige s'effondre dans la neige en croquant dans la pomme. Des éléments pourtant absents du conte...




Le dessin original présenté ci-dessus de la reine a été vendue début 2011 lors d'une exposition vente durant la BRAFA de Bruxelles au stand de la galerie Daniel Maghen.

Pour finir, rien que pour vos yeux....

Exposition Contes
Belfort-L'Usine
5 au 24 octobre 2010



Exposition Contes
Hippodrome de Vincennes
Décembre 2010

Exposition L'Etrange Parade
Echirolles
18 avril au 21 juillet 2011

Exposition Memories
Galerie Daniel Maghen
13 décembre 2011-14 janvier 2012
photos Alyz Photographies






L'étrange Parade
BFM de Limoges
21 avril au 16 juin 2012
 Photo cuteamalia.canalblog

Photo cuteamalia.canalblog

Promotion

Panneau réalisé par Milan lors d'un événement de dédicaces

 Vitrine promotionnelle espagnole

Vitrine promotionnelle espagnole

Cadeaux pour les lecteurs espagnols

Les goodies

carnet Blanche Neige

carte vernis (à gauche)

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